Les manifestations étudiantes en soutien au peuple palestinien continuent à s’étendre en France, et notamment à la Sorbonne, sur le modèle des mobilisations au sein des universités américaines Columbia, Yale ou encore Harvard.
Depuis 11:30 ce mardi 30 avril 2024, les accès aux étages du campus Pierre Mendès France (« Tolbiac ») de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sont bloqués par des organisations étudiantes de gauche et d’extrême-gauche, alors que l’université sort tout juste des débats autour de la réforme de sa grille de formations.
Dans un email particulièrement salé adressé à la communauté étudiante, Christine Neau-Leduc, présidente de l’université, déplore ce nouveau blocage :
Chères et Chers Collègues,
Chères Étudiantes, Chers Étudiants,
Mardi 23 avril 2024, la CFVU a voté à l’unanimité de tous ses membres, y compris des organisations représentatives des étudiants présentes : Fédé Paris 1, Le Poing levé, UNEF Paris 1, SAP1, Solidaires étudiant.e.s, le texte d’orientation relatif au règlement des études du 1er cycle 2025-2030. La version adoptée a pris en compte l’intégralité des observations formulées par les élus étudiants et, également, permis de clarifier certains points objets d’inquiétudes.En dépit de ce consensus et de ce vote, nous constatons que le centre PMF continue d’être bloqué depuis cette date par certains étudiants. Cette situation qui porte préjudice au bon fonctionnement de l’université et à la continuité des activités pédagogiques et d’évaluation est incompréhensible. Mettre en péril l’intérêt de tous les étudiants et étudiantes à quelques jours de la fin de l’année universitaire au mépris de la continuité du service public de l’enseignement supérieur est inadmissible.
La voie du dialogue qui a déjà permis, mardi dernier, d’aboutir à un consensus est la seule légitime au sein de notre université, chacune et chacun pouvant prendre part à ce processus de discussions qui va continuer de nourrir, dans le cadre du texte d’orientation adopté, le projet de règlement des études du 1er cycle jusqu’à la prochaine séance de la CFVU du 28 mai, à laquelle il sera présenté.
C’est également par le dialogue et au sein du conseil d’administration que la situation au Proche Orient a été débattue plusieurs fois, amenant au vote d’une position claire de l’université, par voie de motion, communiquée à l’ensemble de la communauté dès le 14 décembre dernier.
Au regard de ces éléments, le blocage entamé ce jour à 11h30 sur le centre Pierre-Mendès-France est inacceptable. Notre université est profondément un lieu de débat, mais pour que ce débat ait lieu, il faut d’abord qu’il soit possible, ce qui suppose un espace de discussions, des participants, du pluralisme, autrement dit le respect de règles communes permettant d’assurer les conditions d’un débat serein. Force est de constater que ce n’est pas le cas. En l’occurrence, aucune demande préalable de salle n’a même été formulée.
Malgré les propositions faites par l’université pour la levée du blocage, aucune n’a été acceptée par les étudiants empêchant ainsi le fonctionnement du bâtiment. Cet état de fait implique que les conditions de sécurité du bâtiment ne sont plus garanties. Ces circonstances emportent donc, sur recommandation du mandataire de sécurité de l’université, la fermeture du bâtiment et l’arrêt des activités.
En cette dernière semaine d’enseignements, cette situation est déplorable et nous condamnons fermement ces pratiques qui ne seront pas sans conséquences. Tout sera mis en œuvre pour permettre le retour des conditions d’un débat apaisé.
Bien cordialement,
– Courriel du Cabinet de la présidence (cabpresi@univ-paris1.fr) adressé à la liste etudiants@univ-paris1.fr le 30 avril 2024 à 14:44.
La présidence choisira-t-elle, de manière presque inédite, de faire intervenir la police à Tolbiac, comme le rectorat l’a fait hier à la Sorbonne ? Une telle action risquerait d’avoir l’effet inverse à celui prévu, en renforçant la mobilisation à moins d’une semaine des partiels de fin d’année…
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