Réforme Glachant : la Cocarde étudiante s’invite dans le débat

La Cocarde étudiante, organisation étudiante française solidement positionnée à l’extrême droite, vient de se positionner sur le débat qui secoue la communauté étudiante de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis plusieurs semaines.

Dans un email du 17 avril 2024 adressé à l’ensemble des étudiants, l’élue Isabelle Coquelin de Lisle annonce que la Cocarde devient la première – et seule – organisation étudiante à approuver le projet de la présidence.

Voici une copie du message :

Chers étudiants,

La Cocarde Sorbonne tient à s’exprimer sur le projet de réforme dit « Glachant » qui fait tant parler et qui motive le blocage en cours à Tolbiac. 

Ce projet de réforme prévoit un certain nombre de mesures qui ont beaucoup attisé l’hystérie d’un certain nombre de syndicats, mais qu’en est-il aujourd’hui ? 

Au départ le texte semblait très excessif voire absurde, notamment quant aux absences, et son entrée en vigueur aurait eu de graves conséquences sur nos conditions d’études. Mais dans la version actuelle du projet la présidence a abandonné presque toutes les mesures qui posaient problème. 

Soyons clair, cette réforme est encore loin d’être parfaite, certaines mesures paraissent assez dures et devront être modifiées ou retirées, mais la discussion est possible et la situation n’est pas dramatique. 

Pour vous résumer les mesures actuellement dans le projet : 

  •  Les compensations pourraient être limitées aux compensations à l’intérieur de “blocs” regroupant plusieurs matières, lesquels ne se compenseraient pas entre eux. 
  • Certaines matières qui sont suivies annuellement sur les deux semestres pourraient faire l’objet d’un unique partiel final, en conservant les notes de TD pour les deux semestres. 
  • Le régime d’AJAC est sérieusement remis en question, ce qui pose en effet problème du point de vue des étudiants boursiers puisque l’AJAC a pour principe de permettre un passage à l’année supérieure en repassant les matières non validées tandis que le nouveau système consiste en un redoublement dans lequel on suivrait par anticipation des enseignements de l’année supérieure. 
  • Les rattrapages sont profondément modifiés et remplacés par des évaluations supplémentaires pendant la période d’enseignement ou d’examen. 
  • Le régime d’assiduité n’est pour ainsi dire pas substantiellement modifié, quoi qu’on vous en dise, si vous lisez le projet vous verrez que nous aurons toujours droit à trois absences non justifiées, que pour justifier une absence il suffit de présenter un motif au professeur, qui peut “éventuellement” être un justificatif écrit mais qui peut très bien être une justification simple, il décidera alors de la validité du justificatif. Ce système reste toujours aussi généreux ; il nous laisse un large droit à l’erreur et une recevabilité aussi large des justificatifs. 

Exception faite du régime d’AJAC – qui devra faire l’objet d’une discussion avec la présidence conduisant à permettre une protection des boursiers – toutes les autres mesures ne remettent pas sérieusement en cause nos conditions d’études. 

Par conséquent, le blocage de Tolbiac et l’accentuation de la mobilisation n’aboutissent qu’à créer un conflit inutile avec l’administration. Cela n’a aucun sens. 

La Cocarde refuse de rentrer dans ce jeu d’opposition frontale et stérile, nos objectifs sont simples : que nos conditions d’étude soient propices à notre apprentissage ; que nos diplômes aient une vraie valeur ; que notre Université rayonne. 

Pour cela, aucun besoin d’organiser des AG tous les jours et d’organiser des blocages, cela ne fait que dégrader nos conditions d’étude et créer un climat de peur et de conflit au sein de l’Université. 

L’assemblée générale qui s’est tenue ce midi à Tolbiac est révélatrice de la mentalité qui préside à cette mobilisation : 

  • la non-négociation avec la présidence a été votée par l’assemblée. 
  • d’autres blocages ont été prévus. 
  • ainsi que de nouvelles AG dans les prochains jours. 

Les syndicats mobilisés recherchent le conflit et se complaisent dans la dégradation de nos conditions d’étude. Ils organisent des blocages presque uniquement pour éviter d’aller en cours et de passer les galops ou les partiels. 

Il est anormal qu’une minorité bruyante empêche des centaines d’étudiants de se rendre en cours en prétendant les défendre alors que la négociation est la seule solution qui soit favorable à tous, car elle permet de faire évoluer le projet sans pénaliser les étudiants. 

Opposons-nous à certaines mesures maladroites ou excessives de cette réforme, mais préférons la discussion à l’opposition bête et stérile.

Chers étudiants, bonne continuation,
La Cocarde Sorbonne 

Alors que Tolbiac (campus Pierre Mendes France) a été partiellement bloqué ce même jour, une telle attitude pourrait encourager les organisations étudiantes de gauche à redoubler d’efforts pour gonfler la mobilisation. Les militants de la Cocarde ont ainsi peut-être enterré la réforme en voulant la soutenir…

Commentaires

Une réponse à “Réforme Glachant : la Cocarde étudiante s’invite dans le débat”

  1. […] le mardi 23 avril 2024, les élus étudiants à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (à l’exception notable de ceux de la Cocarde étudiante) ont annoncé la réussite de leurs négociations avec la présidence sur le sujet de la réforme […]

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